Pourquoi pas une troisième....
Ce que vous voyez par terre, ce ne sont pas des vidanges, ce sont des marchandises mises en vente.
Nous sommes donc en route pour la décharge de Truittier. Je pense que les visiteurs de Miami n'étaient pas tous prêts à ce qu'ils allaient voir, car certains en sont revenus visiblement émus... je vous le dis tout de suite, les coeurs sensibles ne peuvent s'aventurer à cet endroit sans être ébranlés...
Premièrement, la décharge fait l'objet d'un déversement sauvage de détritus et il y a des feux de déchets un peu partout... alors en entrant, un fumet assez puissant vous assaille et il y a de la fumée partout et, évidemment, des amoncellements de déchets solides.
Puis vous vous enfoncés dans le coeur de la décharge et c'est là qu'une autre réalité vous frappe: les résidences des gens qui vivent au coeur de la décharge... car, en effet, des familles entières vivent au coeur de ces tas d'immondices... et les enfants nous envoient la main lorsqu'il voient notre cortège passer... je présume que ca fait changement des camions de vidange.
Évidemment, vous pouvez imaginer l'odeur réelle de l'endroit, sans compter la fumée constante qui est issue des feux de vidanges... sans compter les maladies et les bactéries qui doivent être présents dans la nourriture de ces gens...
J'ai pris la photo suivante où vous voyez des gens sur des tas d'immondices dans la décharge en contre-plongée... elle me faisait penser à une image sortie d'Indiana Jones (le premier), où vous le voyez en contre-plongée dans le désert alors que les gens creusent la terre... mais cette fois-ci, ce n'est pas un film de Steven Spielberg destiné à vous faire rêver, c'est la réalité... la très dure réalité de gens qui n'ont rien d'autres que les fatras pour survivre.
Tout au long de mes blogues, je vous ai toujours montré ce que je vois, le beau, le laid, le magnifique, l'horrible, l'opulence et son contraire... Haiti est un pays de contrastes, et, aujourd'hui, je vous montre l'envers de la médaille... là où il faut aider... certains effets de l'indifférence face à la souffrance des autres...
Bon, je continue... nous quittons donc la décharge de Truittier pour retourner à la Mairie de Port-au-Prince où notre groupe se scinde en deux et nous allons manger au Café des Artistes, à Pétionville... très beau petit restaurant... très charmant... croyez-moi.
MAIS, je suis seul avec les gens de Miami (qui parlent anglais) et quelques Haitiens (qui ne parlent que le créole et le français)... je deviens le traducteur officiel "anglais-créole"... mais voyez-vous, je ne parle couramment aucune de ces deux langues.. du moins, je me débrouille très bien en anglais et quelque peu en créole... mais là, je sers d'interprète dans le cadre de notions relatives à la gestion et l'administration d'une ville dans le cadre de ses programmes de gestion des déchets solides....
Ce soir, je suis brûlé. Mes collègues de Miami sont partis danser, mais moi, je suis trop fatigué... et de plus, le travail que je devais abattre ce weekend, je dois le faire ce soir.
Alors mes amis, comme vous le voyez, la coopération internationale peut vous mener à bien des choses....
Je rejoindrai mes nouveaux amis demain au Montana pour un dernier déjeuner, et je dois travailler avec eux une dernière fois et demain soir, je suis sensé avoir une sortie "officielle" avec des représentants de la mairie....
Bon,
M'bouke
Alors je vous dit: bonne nuit....
Richard
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